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La sève de perlin-pin-pin


Le greenwashing a aussi ses ancêtres. Dans les années 90, une marque fait parler d’elle pour ses pastilles de pin qui sentent la forêt, avec des campagnes de pub… osées. Tenez celle-là, interprétée par Dominique Lavanant : « Ah la forêt… Sentir l’écorce de pin contre mon dos, c’est comme la main calleuse d’un bûcheron sur ma peau. Quand la forêt vous prend, prenez-en ! ».


Cette marque, c’est La Vosgienne, également célèbre pour sa boîte ronde en métal et sa gravure représentant la forêt de Le Clerjus, dans les Vosges. Sauf que la production de ce bonbon emblématique n’a jamais mis une épine de pin dans les massifs de l’est de la France.


Une version « officielle » veut nous faire croire qu’un pharmacien des Vosges (André Deudon) aurait inventé ce bonbon en 1927, mais ce dernier n’entre au capital de la société qu’en 1929… En vérité, le premier nom de la marque, Sucre des Vosges à la sève de pin, a été déposé en 1924 par le russe Wassily Bogomoloff et Elisa Legrand, à Saint-Quentin, dans l’Aisne. Les confiseries en forme de pomme de pin y seront fabriquées jusqu’en 1996, date de leur première délocalisation vers le Royaume-Uni. Aujourd’hui, c’est en Turquie et en Espagne que La Vosgienne est fabriquée, propriété d’un groupe américain.

« La Vosgienne est bien Saint-Quentinois, le nom est purement publicitaire » avoue un employé du Patrimoine de Saint-Quentin au journal local L’Aisne nouvelle. La bombe est lâchée : il s’agit d’un cas de greenwashing centenaire ! Il y a de quoi y perdre sa géographie.


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